Mon psychothérablog

J'ai toujours été un mère-poule, et ce bien avant que je sache que Gabrielle était malade.
J'agis de même avec les deux grans, qui commencent d'ailleurs (et on les comprend) à ruer dans les brancards,ce qui fait que je me fais violence pour les "lâcher" un peu.

Mais ma Gaby, c'est une autre paire de manches....



Elle est petite et elle est malade. Donc, j'aurais tendance (en fait, soyons lucide, ce n'est pas une tendance) à la couver un peu trop.


Illustration de ces propos: depuis la fin des vacances de Pâques, du fait qu'elle a désormais une AVS tous les jours, elle peut donc aller à l'école 3 à 4 matinées par semaine, contre quelques heures auparavant.


Or, la semaine dernière, j'ai été avisée d'une sortie qu'elle devrait faire mardi 6 juin.
J'avais compris, je ne sais pourquoi, que c'était avec le Centre, et donc les éducatrices et ses petits camarades handicapés, et donc j'accepte (elles ont une sacrée habitude).
Mais le vendredi précédent, je me rends compte avec horreur que c'était avec sa classe de maternelle, et qu'elle irait accompagnée de l'AVS, avec une troupe d'enfants en bonne santé.
Las, je ne pouvais me dédire....
La sortie consistait à la visite d'une ferme, avec repas sur place.
Je connais l'endroit, il se situe dans un village limitrophe au nôtre, et j'y avais moi-même accompagné des personnes âgées quelques années auparavant.
Bon, mardi, préparation du petit sac: casquette, lunettes, crème solaire, T-shirt manches longues car beaucoup de vent, bouteille de mélange sirop de fraise-eau, qui est sa boisson préférée, gobelet avec paille (c'est plus facile pour elle de boire ainsi), carte de visite avec mon numéro de portable pour l'AVS.
Et vogue le galère, la voilà partie.
Vers 11 heures, n'y tenant plus, j'appelle le Centre.
Occupé.
Longtemps.
Bon, c'était déjà arrivé, ils ont un téléphone sans fil qui parfois reste décroché par inadvertance.
Ni une ni deux, j'y vais.
On me dit que tout devait bien aller, puisque pas de nouvelles!
On me donne le n° de portable de l'AVS.
Je téléphone, pas de réponse.
Ni une ni deux, je vais à la ferme....
Et là, je me suis rendue ridicule. Tous les enfants étaient égaillés dans un champ, Gaby sur son fauteuil avec K., des copains autour lui montrant fleurettes et autres brins d'herbe...
Quand elle m'a vue, elle m'a fait signe de la main, "au revoir"!
Elle n'avait pas du tout envie de me voir, elle était trop bien avec ses copains!!
Du coup, me sentant ridicule, je suis partie, rassurée néanmoins.
Je l'ai moins été le soir quand j'ai su qu'elle avait mangé un sandwich, ma hantise étant la fausse route (c'est comme ça, hélas, que partent beaucoup d'enfants atteints de leucodystrophie).
Mais tout s'était bien passé, elle nous a fait "hi-han" toute la soirée, j'en ai donc déduit qu'elle avait vu des ânes....